A l’issue de sa mission effectuée début mars à Kinshasa, le FMI insiste sur l’intensification des réformes structurelles

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Mercedes Vera Martin, s’est rendue à Kinshasa du 1er au 7 mars pour discuter des récents développements économiques et financiers, des priorités des politiques économiques et des progrès des réformes structurelles.

Au terme de cette visite, Mme Vera-Martin, chef de la mission du FMI, décrit en ces termes les principaux indicateurs macroéconomiques de la RDC par rapport notamment à la conjoncture économique actuelle :

«  Des données préliminaires confirment le rebond économique en 2021, avec une croissance du PIB estimée à 5,7 %, soutenue par une reprise des secteurs minier et des services. L’inflation s’élevait à 5,3 % à la fin de 2021. L’inflation devant rester modérée, la Banque centrale du Congo (BCC) a réduit le taux d’intérêt directeur de 100 points de base à la fin de 2021. Des estimations préliminaires suggèrent que le déficit du compte courant s’est réduit à 1 % du PIB en 2021, contre 2,2 % du PIB en 2020, grâce à des exportations minières en hausse. Ces évolutions extérieures favorables et l’allocation générale de DTS fin août ont permis d’augmenter significativement le niveau des réserves internationales brutes. Le solde budgétaire global s’est amélioré en 2021 en raison de la hausse des recettes et d’investissements publics inférieurs aux prévisions ».

Au cours de cette mission, les autorités du gouvernement et les experts du FMI ont discuté aussi des possibilités d’intensifier les réformes structurelles pour soutenir la reprise.

Dans cette optique, la nouvelle loi sur les banques commerciales et la loi anti-blanchiment, en attente au Parlement, contribueront à renforcer la supervision bancaire, pense le FMI.

« L’amélioration de la gouvernance, en particulier dans la gestion des ressources extractives et des finances publiques, et l’amélioration du climat des affaires soutiendront une croissance tirée par le secteur privé. L’avancement des réformes structurelles augmentera la résilience économique, contribuera à diversifier l’économie et à améliorer le niveau de vie des citoyens congolais », estime le FMI.

Des perspectives favorables pour 2022

Selon les experts du FMI, les perspectives pour 2022 restent favorables pour la RDC, mais « les risques à la baisse qui pèsent sur les perspectives ont fortement augmenté et appellent à accumuler des réserves et à maintenir des politiques macroéconomiques prudentes pour renforcer la résilience aux chocs externes ».

Pour autant, cette institution financière internationale soutient que la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie en lien avec la crise due au conflit en Ukraine et la volatilité des prix des minéraux présentent des « risques pour l’inflation et la croissance ».

« La hausse des prix du pétrole génère d’importantes pressions budgétaires », note le FMI, en raison de subventions non ciblées sur les prix des carburants, ce qui réduit l’espace budgétaire pour les dépenses sociales et d’infrastructure nécessaires.

L’équipe du FMI a appelé à la « transparence » dans la fixation des prix du carburant et à surveiller de près l’impact de la subvention sur le budget.

Alors que le budget 2022 prévoit une augmentation des dépenses d’investissement public, financées en partie par l’allocation de DTS, l’équipe continue d’appuyer les efforts des autorités pour renforcer la capacité et la gouvernance des institutions en charge de la mise en œuvre, du suivi et de l’exécution des projets, afin d’assurer une utilisation efficace et transparente de ces fonds.

La RDC a conclu le 15 juillet 2021 un programme économique formel de trois ans avec le FMI. Cet accord est assorti d’une Facilité élargie de crédit de 1,5 milliard USD échelonnée sur trois années. La première revue de cet accord effectuée en décembre 2021 a été concluante et a donné lieu à un décaissement de 212 millions USD, intervenu après le premier décaissement de 216 millions USD libérés en juillet à la suite de l’approbation de cet accord formel par le Conseil d’administration du FMI. En avril 2022, les services du FMI vont effectuer une autre visite pour la consultation au titre de l’article IV et pour la deuxième revue dans le cadre de l’accord FEC.

Durant cette visite, l’équipe du FMI a rencontré le ministre d’Etat et du Budget, Aimé Boji, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, la gouverneure de la BCC, Malangu Kabedi Mbuyi, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires et des partenaires au développement.

AMK

A lire également